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Coup d’envoi d’un nouvel essai vaccinal contre le VIH en France.

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Source : Le Quotidien du Médecin

L’Institut de recherche sur les vaccins (VRI) est à la recherche de 72 volontaires adultes sains pour mener une étude de phase 1 sur une stratégie de vaccination préventive de l’infection à VIH. La stratégie repose sur l’association de deux vaccins : l’un antigénique le CD-40.HIVRI.Env, et l’autre à ADN, le ADN-HIV-PT123.

Le composant CD-40.HIVRI.Env est la véritable nouveauté de cet essai. Il consiste en la fusion d’un antigène (la séquence GP140 de la protéine d’enveloppe C 96ZM651 Env) et d’un anticorps monoclonal humanisé IgC4 anti CD40. Les lots utilisés dans le cadre de l’essai ont été produits par les entreprises GTP Technology en France et Novasep en Belgique, mais la mise au point de ce vaccin d’un nouveau genre a été faite dans les laboratoires du VIR. « On cible le CD-40 car nous cherchons à présenter la protéine d’enveloppe du VIH spécifiquement aux cellules dendritiques », explique le Pr Jean-Daniel Lelièvre du service d’immunologie clinique et des maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil, AP-HP). Ce sera la première utilisation chez l’homme de ce vaccin qui a déjà donné de bons résultats chez des primates non humains.

Le vaccin à ADN code pour trois protéines virales

Le second composant est le vaccin à ADN, le DNA-HIV-PT123, mis au point par l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses. Ce dernier contient trois plasmides d’ADN codant pour trois protéines virales : la protéine d’enveloppe ZM96 Envgp140, une protéine Gag et la polyprotéine CN54 Pol-Nef. Ce vaccin a déjà été expérimenté chez 700 volontaires séronégatifs en Ouganda, Afrique du Sud et Tanzanie chez lesquels il s’est révélé être partiellement efficace. « Dans le VIH, on sait qu’il est tout à fait pertinent d’ajouter un vaccin protéine à un vaccin ADN », insiste le Pr Lelièvre.

Le 3e composant du vaccin est l’adjuvant Poly-ICLC (nom commercial : Hiltonol) développé par la société américaine Oncovir, non encore accessible sur le marché, mais dont la sécurité a déjà été testée dans des études de phase 1 sur d’autres vaccins.

Trois doses testées pour le vaccin antigénique

L’essai sera en escalade de doses. Trois doses de CD40.HIVRI.Env (0,3, 1 et 3 mg) adjuvanté vont être administrées seules ou en combinaison avec l’ADN-HIV–PT123, soit un total de 6 groupes au total. Quatre sites seront mobilisés pour recruter les volontaires : les hôpitaux parisiens de Henri-Mondor, Cochin et Bichat, ainsi que le centre hospitalo-universitaire vaudois en Suisse. Les volontaires seront mobilisés pendant 48 semaines et devront venir toutes les six semaines. Les résultats définitifs sont attendus d’ici un an à un an et demi.

Le VRI n’est pas seul dans la course aux vaccins. Le laboratoire Janssen mène en ce moment plusieurs essais vaccinaux sur des populations à risque avec son propre candidat basé sur des immunogènes « mosaïques ». Moins avancé dans son développement, le VRI ne recrute pas encore de volontaires dans des populations à risque (migrants d’Afrique subsaharienne, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes…). « Nous ne voulons pas cibler des populations qui pourraient se croire protéger et prendre des risques tant que nous ne disposons pas de données d’efficacité chez l’homme », affirme le Pr Yves Lévy, directeur du VRI.

Cette fois-ci c’est la bonne ?

Pour le Pr Lelièvre, « ce candidat et cette stratégie vaccinale s’inscrivent dans le cadre des essais post-thaï », en référence à l’étude menée en Thaïlande au cours de laquelle l’association des vaccins ALVAC-HIV et AIDSVAX B/E n’avaient réduit que de 30 % le risque de contamination. « Le but est de savoir, à partir de connaissances accumulées lors de ces premiers essais, comment développer des vaccins plus efficaces, raconte le Pr Lelièvre. La première réponse a été de remplacer le vaccin vecteur viral par un vaccin à ADN, et la seconde de permettre au vaccin antigénique de cibler directement les cellules dendritiques. »

Si les vaccins à protéine d’enveloppe ont montré des signes d’efficacité dans l’essai thaïlandais, « les essais suivants n’ont pas permis de reproduire cette protection, ce qui a été très décevant, précise le Pr Lévy. On espère apporter quelque chose de très nouveaux sur la manière de délivrer ces protéines ». Des analyses de tolérance seront faites après les premières injections et l’immunogénicité sera mesurée après les ajouts progressifs de doses. « Si on identifie en cours de route une dose qui permet de provoquer une réaction immunitaire comparable à celles observées dans d’autres essais vaccinaux, alors on pourra aller en phase 2, voire en phase 2b », espère le Pr Lévy.

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