Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Les conséquences du Covid sur l’antibiorésistance (Gonorrhée)

PARTAGER SUR :

Source : Le Quotidien du pharmacien

Infection sexuellement transmissible (IST) diagnostiquée chaque année chez près de 90 millions de personnes dans le monde, la gonorrhée est de plus en plus résistance aux traitements antibiotiques. Un phénomène que la pandémie de Covid-19 pourrait contribuer à aggraver, alerte l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Également connue sous les dénominations « chaude-pisse », « gonococcie » ou encore « blennorragie », la gonorrhée est, depuis plusieurs années, de plus en plus difficile à traiter. Comme le rapporte le site « The Conversation », le nombre d’antibiotiques recommandés pour traiter cette IST se réduit inexorablement. Des résistances sont en effet apparues avec certains antibiotiques comme la pénicilline ou les tétracyclines, désormais inefficaces. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEDC), le nombre de cas de gonorrhées a augmenté de 17 % dans le monde entre 2016 et 2017. Le taux d’incidence de cette IST a même doublé dans certains pays, comme le Canada. L’Institut de veille sanitaire français (InVS) évoquait une augmentation de 300 % du nombre de cas dans notre pays, dans un rapport publié en 2018.

Parmi les antibiotiques encore efficaces pour traiter la gonorrhée, on retrouve l’azithromycine, dont le nombre de prescriptions a explosé au début de la pandémie de Covid-19. Interrogé par le quotidien britannique « The Sun », un porte-parole de l’OMS redoute que « l’usage excessif d’antibiotiques ne favorise l’émergence d’une résistance de la gonorrhée ». Selon lui, un nombre très important de cas de gonorrhées aurait été recensé à l’hôpital lors des premiers mois de la pandémie. Le message d’alerte de ce porte-parole fait écho aux déclarations tenues en juin dernier par le directeur général de l’OMS. « La pandémie de Covid-19 a conduit à une augmentation de l’usage d’antibiotiques, ce qui entraînera à terme une plus haute résistance antibiotique. Cela aura un impact sur le traitement des maladies et le nombre de morts, pendant la pandémie et au-delà », avertissait ainsi le Dr Tedros Ghebreyesus.

En 2019, l’OMS avait cité la résistance aux antimicrobiens comme l’une des dix plus grandes menaces en santé publique. La gonorrhée, elle, pourrait résister à tous les traitements antibiotiques existants à moyen terme. Elle est considérée comme une « menace urgente » par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain (CDC) et représente « une priorité de recherche élevée » pour l’OMS.

PARTAGER SUR :