Source : INFO VIH
Depuis quelques années, les inhibiteurs d’intégrase ont été décrits comme association à une prise de poids chez les PVVIH. Des cas cliniques et quelques séries ont évoqué un sur-risque de diabète chez les patients traités par inhibiteurs d’intégrase.
Les inhibiteurs d’intégrase font prendre du poids. Pour certains auteurs, ils pourraient même être associés à une augmentation du risque de diabète chez les PVVIH. Qu’en est-il dans la cohorte française DAT’AIDS ? Les auteurs se sont intéressés à l’occurrence d’un diabète chez les patients ayant initié un traitement antirétroviral entre 2009 et 2017. Parmi les 19 462 patients recevant une première ligne de traitement entre 2009 et 2017, 3 403 ont initié un traitement avec un inhibiteur d’intégrase.
L’incidence du diabète a été estimée à 4,2/1000 patients/année. Aucune différence n’a été observée entre les troisième agents (inhibiteurs d’intégrase, inhibiteurs de protéase, inhibiteurs non nucléotidiques de la transcriptase inverse) sur le risque de survenue de diabète. Seuls, l’indice de masse corporelle > 30 kg/m2 et un âge supérieur à 46 ans étaient associés à une augmentation du risque de diabète. Ces résultats peuvent être comparés à ceux d’une étude nord américaine dans la cohorte NA-ACCORD, qui identifie un sur-risque de diabète en cas d’utilisation des inhibiteurs d’intégrase et des inhibiteurs de protéase en comparaison avec inhibiteurs non nucléotidiques de la transcriptase inverse. Cependant, le poids semble aussi bien jouer aux Etats-Unis, lorsque les auteurs considéraient la prise de poids en 12 mois, l’effet des inhibiteurs d’intégrase sur la survenue d’un diabète était tout de même atténué. Faut-il réserver les inhibiteurs d’intégrase aux patients les plus minces et qui conservent une bonne activité physique ?