Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
PARTAGER SUR :

source: seronet

Alors que la France est à l’arrêt, que le confinement affecte la société et son système de santé, les médecins infectiologues français-es n’oublient pas les personnes vivant avec le VIH. Ils savent que les personnes séropositives au VIH sont et seront impactées par cette épidémie. Dans un webinar, trois experts de la prise en charge hospitalière ont fait part des connaissances actuelles, et des recommandations qui en découlent, pour continuer à maintenir une bonne santé globale des personnes vivant avec le VIH.

Suivi médical pendant le confinement

Voici la situation la plus délicate : des personnes séropositives confinées chez elles, avec l’enjeu de la continuité des soins pour le VIH, et l’éventuelle arrivée d’une infection au Covid-19. Durant le webinar diffusé le 7 avril dernier, François Raffi, Gilles Peytavin et Jade Ghosn, trois spécialistes du VIH, ont fait le point. Les recommandations s’adressent à la fois aux cliniciens-nes et aux personnes vivant avec le VIH, mais le focus est fait sur le rôle du médecin. Celui-ci doit d’abord s’assurer que le-la patient-e détient un stock suffisant d’antirétroviraux pendant le confinement, ainsi que la possibilité de lui faire parvenir une ordonnance de renouvellement si besoin. Le médecin peut aussi fournir une ordonnance dérogatoire pour que la personne suivie puisse récupérer trois mois de traitement en une seule fois, si la personne le demande, ce qui limitera les sorties en pharmacie. La personne suivie doit surtout continuer d’être observante à son traitement anti-VIH, signaler tout besoin ou problème de médicament, et évoquer sans délai d’éventuels symptômes respiratoires, pouvant être liés au Covid-19.

Consultation à l’hôpital

Si la consultation était prévue, c’est le rappel des gestes barrières, le port du masque à l’entrée et l’intérêt de réaliser un test de dépistage du Covid-19, si la personne vivant avec le VIH a des vulnérabilités (diabète, surpoids, problèmes cardio-vasculaires) de santé, car elle se trouve alors plus exposée à des risques plus sévères de santé.

Concernant le Covid-19, pour toute personne qui signalerait à son médecin infectiologue des symptômes, c’est au clinicien d’établir le circuit le plus sûr pour un éventuel rendez-vous à l’hôpital, afin d’évaluer le risque et accompagner la prise en charge. Si des symptômes apparaissent (essoufflement, toux, fièvre, etc.), les personnes doivent téléphoner en amont d’une consultation au secrétariat de l’équipe médicale, qui évaluera le risque et surtout dans quel service la personne doit venir et être isolée. À ce moment-là, les médecins identifieront si la personne doit rester à l’hôpital ou rentrer se confiner à son domicile.

Antirétroviraux : pas de switch préventif

Comme déjà dit plus haut, hors de question de stopper son traitement antirétroviral (bi ou trithérapie) ou d’en changer pour un autre qui serait en cours d’évaluation d’efficacité (comme le Kaletra) contre le Covid-19. Si les personnes séropositives sont dans une étude pour un nouveau traitement contre le VIH, il ne doit pas être prévu d’emblée de retourner à l’ancien traitement, mais cette possibilité doit être discutée avec l’équipe de recherche et le-la patiente. La seule cause d’un switch de traitement serait une éventuelle pénurie de médicaments – ce qu’on devra à tout prix éviter en France – mais en dehors de ce contexte, il faut continuer son traitement tel que prescrit par le médecin spécialiste. En l’absence de preuves que les personnes vivant avec le VIH (et sous traitement) sont plus exposées ou à risque de formes plus sévères de Covid-19, telles sont les recommandations américaines ou européennes faites depuis le début de l’épidémie. Pour l’instant !

 

PARTAGER SUR :