source : seronet
Aujourd’hui, Paris concentre une épidémie de VIH encore très forte (900 nouveaux cas en 2018), notamment chez des populations qui cumulent des facteurs de vulnérabilités, qui sont toujours plus précarisées et qui font l’objet de discriminations et de stigmatisations (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, personnes trans, personnes migrantes, travailleurs-ses du sexe, etc.). Devant ce constat, Paris a été à l’initiative, en 2014, d’un réseau international de villes engagées à mettre fin au sida d’ici 2030.
Cet objectif est atteignable au moyen de mesures simples favorisant l’accès à la santé et aux droits fondamentaux, pour les personnes les plus vulnérables en premier lieu, mais plus largement pour tous-tes les Parisiens-nes. Un recul politique ou financier aurait un impact dramatique pour Paris, estime le collectif d’associations, d’où sa volonté d’interpeller l’ensemble des candidats-es sur ces enjeux et de décrocher des engagements. Dans un communiqué (2 mars), les associations concernées constatent, « que les enjeux de santé restent loin d’être une priorité pour tous-tes dans cette campagne municipale ». « Nous nous inquiétons fortement de ce manque de réflexion collective, de prises d’engagements publics et de débats pour améliorer la santé des Parisiens-nes, alors même que le contexte actuel de crise de l’hôpital public et de menaces de pandémie du coronavirus devrait appeler à une vigilance toute particulière », pointent les associations dans leur communiqué. « Après plusieurs relances des différents-es candidats-es (sauf ceux-celles d’extrême-droite et/ou ceux-celles tenant des discours homophobes qui n’ont pas été sollicités-es), nous n’avons à l’heure d’aujourd’hui pu échanger et avoir des engagements qu’avec David Belliard (Europe Écologie Les Verts), Danielle Simonnet(France Insoumise) et Anne Hidalgo (PS). « La lutte contre le sida ne mérite-t-elle pas un engagement clair de tous les candidats-es, au-delà des clivages partisans ? », interrogent les associations, qui indiquent être « encore dans l’attente de connaître les propositions que souhaitent porter Cédric Villani (ex-LREM), Agnès Buzyn (LREM) et Rachida Dati (LR) ». « Devons-nous encore le rappeler à nos futurs-es représentants-es : la santé est un enjeu primordial faisant partie intégrante des compétences de la Ville, elle ne devrait pas être reléguée en arrière-plan des priorités pour Paris, loin derrière la sécurité et la propreté ». « La Ville de Paris doit assumer son rôle en offrant des lieux et structures financières pérennes permettant le développement des offres en santé sexuelle et reproductive adaptées aux besoins de tous-tes les Parisiens-nes en portant une attention particulière aux personnes les plus éloignées du système de santé. Les associations ne peuvent assumer seules les actions et projets innovants pour répondre aux besoins de ces différents publics. Ces projets, pourtant au plus proche des enjeux de santé et des besoins, butent toujours sur une réglementation obsolète, des moyens insuffisants, et une vision de court-terme », qui contraint nombre d’acteurs-rices de la société civile à « bricoler » pour trouver les moyens nécessaires. « Nous resterons vigilants-es aux déclarations publiques des candidats-es dans les jours à venir. Candidates et candidats, nous vous appelons vivement à revoir leurs ordres de priorités : les Parisiens et Parisiennes ont droit à la santé ! », conclut le collectif associatif.