Source : LesScoopsd’Afrique.com
Une étude menée en Afrique du Sud, de janvier 2018 à février 2019 par l’Institut Aurum et ses partenaires, montre que l’administration de Dolutégravir pendant huit semaines et l’ajout ultérieur de deux médicaments antituberculeux de première intention sur trois mois – la Rifapentine et l’Isoniazide (3HP) – peut être effectuée en toute sécurité, pour traiter la tuberculose chez les personnes séropositives.
Par Desk – 25 mars 2019La co-administration d’un médicament contre le VIH, le Dolutégravir avec deux médicaments antituberculeux courants peut raccourcir le traitement antituberculeux en toute sécurité, selon une étude.
L’OMS estime que les personnes vivant avec le VIH sont 20 à 30 fois plus susceptibles de développer une tuberculose active, un tiers de tous les décès dus au VIH étant chaque année attribués à la tuberculose.
Selon les directives de l’OMS, un traitement long de la tuberculose pharmaco-résistante nécessite l’administration de médicaments pendant environ 20 mois, alors qu’un traitement court dure de neuf à douze mois.
Mais une étude menée en Afrique du Sud, de janvier 2018 à février 2019 par l’Institut Aurum et ses partenaires, montre que l’administration de Dolutégravir pendant huit semaines et l’ajout ultérieur de deux médicaments antituberculeux de première intention sur trois mois – la Rifapentine et l’Isoniazide (3HP) – peut être effectuée en toute sécurité, pour traiter la tuberculose chez les personnes séropositives.
“Le plan consiste à développer 3HP pour les personnes vivant avec le VIH et tous les contacts dans le ménage.”
Gavin Churchyard, Institut Aurumy
« Nous souhaitions montrer que 3HP associé au Dolutégravir chez les personnes vivant avec le VIH était sans danger. Le programme 3HP est très efficace pour prévenir la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH », déclare Gavin Churchyard à SciDev.Net.
PDG du groupe Aurum, basé en Afrique du Sud et chercheur principal de l’étude, Gavin Churchyard ajoute que les résultats de la recherche ouvrent la voie à une extension du régime 3HP dans 12 pays fortement touchés par la tuberculose : Brésil, Cambodge, Éthiopie, Ghana, Inde, Indonésie, Kenya, Malawi, Mozambique, Afrique du Sud, Tanzanie et Zimbabwe.
Les chercheurs ont présenté les résultats de l’étude – impliquant 60 adultes séropositifs en Afrique du Sud et non encore publiée dans une revue – lors de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes à Seattle (États-Unis), le 6 mars.
Selon les chercheurs, une fois le traitement terminé, les participants ont été suivis pendant quatre semaines supplémentaires.
L’administration concomitante de Dolutégravir, de Rifapentine et d’Isoniazide a été bien tolérée, sans effet indésirable grave, ont-ils ajouté.
« Le plan consiste à développer 3HP pour les personnes vivant avec le VIH et tous les contacts familiaux, en particulier les enfants de moins de cinq ans, dans tous les pays fortement touchés », explique Gavin Churchyard, avant d’ajouter que son équipe cherchait un financement pour rendre les médicaments accessibles aux personnes pauvres vivant avec le VIH et avec la tuberculose.
Kizito Lubano, chercheur à l’Institut de recherche médicale du Kenya et conférencier honoraire à la faculté de médecine de l’Université de Nairobi au Kenya, approuve les conclusions de l’étude, mais affirme qu’un petit échantillon de 60 personnes ne suffit pas à faire des recommandations à grande échelle.
« Il est nécessaire de mener des essais multicentriques complets de phases trois et quatre avec des échantillons plus grands, pour avoir suffisamment de confiance pour les recommander pour une utilisation de routine », a-t-il déclaré à SciDev.Net.
Il ajoute que toute simplification des options de traitement conduisant à une durée plus courte et à un nombre réduit de médicaments est un objectif souhaitable de tout programme de traitement et de contrôle des maladies.
« Les traitements actuels sont les meilleurs, basés sur les avancées scientifiques et les connaissances sur le VIH/sida et la tuberculose », déclare Lubano. « Cependant, il y a un besoin d’amélioration continue à mesure que les connaissances s’accumulent. »