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Lutte contre les grandes pandémies : Les populations vulnérables sacrifiées

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Source: Aides

Les objectifs financiers annoncés aujourd’hui (vendredi 11 janvier 2019) par la France et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ne correspondent pas aux investissements préconisés par l’ONU pour mettre fin aux trois pandémies d’ici à 20301. Les associations dénoncent un manque de courage politique de la part du chef de l’Etat dont les conséquences seront dramatiques pour les personnes concernées par ces trois pandémies.

Alors que la 6ème Conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme se tiendra à Lyon le 10 octobre 2019, l’Elysée a annoncé que 14 milliards de dollars seront demandés aux Etats pour combattre les pandémies les plus meurtrières sur les trois prochaines années. Seulement un milliard de plus qu’il y a trois ans2.

Cela reste insuffisant au regard des besoins qu’il reste à financer. Selon les experts indépendants du Global Fund Advocates Network, de 16,8 à 18 milliards de dollars devraient être investis via le Fonds mondial, sur la période 2020-2022, pour atteindre les objectifs d’éradication des trois pandémies d’ici à 2030, fixés par les Nations Unies3.

L’ensemble des pays s’est engagé à mettre fin aux trois pires épidémies planétaires en misant sur un diagnostic et un accès au traitement pour tous-tes. Cela implique un doublement des financements disponibles4 – sans commune mesure avec les 8% d’augmentation qui viennent d’être fixés pour le Fonds mondial.

Pour nos associations, les bailleurs internationaux viennent de condamner le Fonds mondial à faire du sur-place pendant les trois prochaines années, tandis que les pandémies repartiront de plus belle. Dans les années 70, le manque d’investissement dans la lutte contre le paludisme avait ainsi causé une importante résurgence de la maladie. Selon les projections de l’ONUSIDA5, un retard de 5 ans dans la réalisation des objectifs de 2020 provoquerait un surplus d’infections à VIH de 2,1 millions et 1 million de morts supplémentaires entre 2017 et 2030 dans les 10 pays les plus touchés par l’épidémie. Si les efforts engagés pour lutter contre la tuberculose se poursuivent au même rythme, 28 millions6 de personnes mourront de cette maladie d’ici à 2030, ce qui représenterait un coût supplémentaire de 983 milliards de dollars7.

Nous dénonçons l’abandon scandaleux de millions de malades et de personnes vulnérables à ces maladies dévastatrices. Cette vision est tristement court-termiste, car en sous-investissant maintenant dans le contrôle de ces épidémies, ces dernières vont exploser et coûter bien plus cher d’ici quelques années.

Le point de vue de Lucica Ditiu, Directrice Exécutive du Partenariat Mondial Halte à la Tuberculose, l’organisme international en charge de lutter contre cette maladie

« Il est important de saluer le leadership français dans la lutte contre les pandémies. La cible financière de 14 milliards annoncée aujourd’hui pour le Fonds mondial est en hausse par rapport au cycle précédent, mais ne suffira pas à faire, en 2020-2022, le grand bond en avant dont la planète a besoin. Depuis 2015 – année où la communauté internationale a adopté cet objectif – nous avons déjà sous-investi. Il est encore temps d’accélérer le changement en prenant des engagements financiers plus ambitieux – pays donateurs, pays bénéficiaires ainsi que l’ensemble des partenaires financiers.”

En savoir plus sur le Fonds mondial

Le Fonds mondial est un partenariat entre les autorités publiques, la société civile, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies, créé en 2002 pour accélérer la fin des épidémies de VIH/sida, de tuberculose et de paludisme. Il mutualise les contributions financières des États et permet d’assurer une lutte efficace contre les trois grandes pandémies en mobilisant et en finançant directement l’accès aux soins, à des outils de prévention et l’action de la société civile. Historiquement, la France est le 2ème contributeur au Fonds. La France accueillera pour la première fois la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial le 10 octobre 2019 à Lyon. En 2015, la communauté internationale s’est engagée à mettre fin aux 3 pandémies d’ici 2030 (objectif de développement durable n°3)

Contacts presse

Action Santé Mondiale : Lucie Brousset 06 58 01 64 47 lbrousset@ghadvocates.org
AIDES : Elody Croullebois : 01 77 93 97 65 / 06 98 68 01 68 ecroullebois@aides.org
Coalition PLUS : Camille Sarret 07 81 73 34 77 csarret@coalitionplus.org
Equipop : Lucie Daniel 01 85 08 05 20 lucie.daniel@equipop.org
Médecins du Monde : Fanny Mantaux 01 44 92 13 81 fanny.mantaux@medecinsdumonde.net

Sources

[1] Parmi les Objectifs du développement durable définis par les Nations Unies en 2015, le 3e est consacré à la santé et à la fin des grandes épidémies.

https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/health/

[2] Le Fonds Mondial avait levé auprès de ses donateurs 12,9 milliards de dollars pour les années 2017-2019. https://www.theglobalfund.org/fr/specials/2016-09-17-donors-pledge-nearly-13-billion/

[3] « Back on Track to End Epidemics », GFAN Full Report, Juillet 2018, p 7. http://www.globalfundadvocatesnetwork.org/campaign/get-back-on-track/#.XDiWQM9Kh25

[4] Global Tuberculosis Report

http://www.stoptb.org/global/advocacy/unhlm_asks.asp

[5] « Miles to Go », Full Report UNAIDS, Juillet 2018, p110

http://www.unaids.org/en/resources/documents/2018/global-aids-update

[6] Rapport 2017 du Global TB Caucus

“Tuberculose : le prix à payer” – selon une étude KPMG

[7] Rapport 2017 du Global TB Caucus

“Tuberculose : le prix à payer” – selon une étude KPMG

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