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Santé sexuelle : les 26 nouvelles mesures de la stratégie nationale

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Source : lequotidiendumedecin.fr

La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, a présenté la feuille de route 2018-2020 de la stratégie nationale de santé sexuelle à l’occasion d’un déplacement au Planning familial de Lille. Cette feuille de route comprend 26 mesures, issues des propositions du comité de pilotage placé sous la présidence du Pr Patrick Yeni. Ces mesures visent plusieurs objectifs à l’horizon 2030, dont les principaux sont l’absence de nouvelles infections à VIH et l’élimination des épidémies d’IST.

Un premier train de mesures est concentré sur la communication et la formation dans le domaine de la santé sexuelle, symbolisé par la production d’un plaidoyer interministériel pour promouvoir l’éducation à la sexualité. Des campagnes spécifiques de dépistage du VIH et des IST et des hépatites à destination des populations clés seront organisées en France par les ARS, avec un cahier des charges national précisant leurs objectifs.

Protocole de coopération

Une autre partie de la stratégie vise à améliorer l’offre générale en santé sexuelle avec notamment la mise en œuvre d’un protocole national de coopération entre professionnels, par exemple dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et les centres de planification familiale.

La stratégie comprend également la transformation de la consultation longue « IST/contraception » en une consultation longue plus globale dédiées à la « santé sexuelle » au bénéfice des jeunes filles et garçons. À cet effet, la Haute Autorité de santé sera saisie en vue de produire un référentiel concernant la santé sexuelle à destination des médecins de premier recours.

Santé sexuelle des mineurs : la question de la confidentialité

Le comité de pilotage a identifié plusieurs blocages entravant la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes. Sur la base de leurs préconisations, Agnès Buzyn a annoncé la levée de l’obligation d’accompagnement du mineur par une personne majeure pour une consultation concernant la prévention des IST. Plusieurs mesures visent en outre à garantir l’accès aux méthodes d’IVG, tout en renforçant la confidentialité par la suppression de toute référence dans les relevés de l’assurance maladie, et l’inscription de l’IVG sur la liste des actes pour lesquels l’ayant droit, majeur ou mineur, bénéficie du secret des dépenses.

Le ministère évoque également l’extension des missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) à la prescription de moyens de contraception, à la pratique des vaccinations, au dépistage et au traitement des IST. Cet élargissement de leur périmètre est prévu dans la loi « Orientation et réussite des étudiants ».

Un appel à « projets innovants »

La ministre souhaite aussi accompagner les projets innovants en santé sexuelle, et lancera à cet effet un appel à projet. La stratégie annonce en outre l’arrivée du « pass préservatif » qui va être expérimenté dans plusieurs régions, comme cela avait été annoncé lors de la présentation des 25 mesures pour « rester en bonne santé tout au long de sa vie », en mars dernier. Un bilan de santé global systématique, intégrant la santé sexuelle, va également être expérimenté pour les migrants primo-arrivants. Des mesures plus spécifiques à la santé sexuelle des patients handicapés, âgés, atteints de pathologies chroniques ou de troubles psychiques sont également détaillées.

Concernant les départements d’outre-mer et les villes les plus touchées, la stratégie prévoit de développer des approches communautaires « sur le modèle anglo-saxon » et les actions « hors les murs ».

En ce qui concerne le développement de la recherche, la stratégie entend confier à l’alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), en lien avec l’alliance thématique nationale des sciences humaines et sociales (ATHENA), la mission de coordination et d’animation de la recherche sur le VIH et les hépatites virales au sein de l’ANRS. La stratégie de santé sexuelle envisage enfin de s’attaquer aux stéréotypes sexistes dans les médias par la création d’une charte d’engagement.

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