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Communiqué de presse : Quand Grindr diffuse le statut sérologique (VIH) de ses utilisateurs

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Paris, le 04 avril 2018 – Actions Traitements s’inquiète, comme d’autres associations, de l’information selon laquelle l’application de rencontre gay Grindr aurait partagé des données personnelles de ses utilisateurs avec des sociétés prestataires. L’application aurait notamment diffusé des données de santé confidentielles comme le statut sérologique de ses membres.

D’après le site d’information BuzzFeed(1), Grindr aurait partagé avec deux de ses prestataires, en charge d’améliorer l’application, le « statut VIH » de ses utilisateurs ainsi que leurs email, numéro de téléphone et données GPS. L’association de ces données permettrait d’identifier et de localiser très facilement les utilisateurs. Depuis cet article, l’application aurait cessé de partager ces informations avec ces sociétés.

Actions Traitements rappelle qu’en 2018 le statut sérologique d’une personne reste confidentiel et peut toujours représenter un risque pour elle. Le risque d’être discriminé à l’embauche, à l’accès aux soins, ou dans la vie de tous les jours. En France, mais encore plus dans d’autres pays, le statut sérologique est toujours source de marginalisation, de violence verbale ou physique, voire pire. Ces risques sont d’autant plus importants qu’ils concernent des personnes dont l’orientation sexuelle peut également être en soi une source de discrimination et/ou de violence.

La défense de Grindr consiste à préciser que ses utilisateurs sont libres de préciser ou non leur statut sérologique, et qu’en signant les « conditions générales » ils seraient d’accord pour les partager. Cette explication est non seulement insuffisante, mais également méprisante vis à vis de ses utilisateurs. Rien ne dit qu’ils acceptent effectivement de partager leurs données de santé avec d’autres sociétés, qui ne donnent aucune garantie sur l’utilisation qu’elles en feront. Des données pourraient être utilisées à des fins commerciales (assurances, banques, mutuelles…) ainsi que par des personnes malintentionnées.

Nous souhaitons rappeler aux utilisateurs que la sécurité des données de santé partagées sur les applications de rencontre n’est malheureusement pas garantie. Ils peuvent en profiter pour interpeler directement ces applications quant à l’utilisation qui est faite des données et aux protocoles de sécurité mis en place pour en garantir la confidentialité. De son côté, l’association AIDES(2) a appelé au boycott de l’application Grindr.

 

À propos d’Actions Traitements

Association créée en 1991 à l’initiative des personnes vivant avec le VIH. L’association, agréée pour représenter les malades et les usagers du système de santé, a pour but d’informer, d’accompagner, de soutenir et de défendre les droits des personnes vivant avec l’infection à VIH, les virus de l’hépatite, les pathologies associées et les infections sexuellement transmissibles.

Membre du TRT-5, groupe interassociatif rassemblant 9 associations de lutte contre le sida, du Collectif hépatites virales (CHV) et du collectif interassociatif Alliance.

 

Contact Presse : Cédric DANIEL – cdaniel@actions-traitements.org – 01 43 67 20 60

 

(1) : https://www.buzzfeed.com/azeenghorayshi/lapplication-grindr-partage-le-statut-vih-de-ses?utm_term=.jcm7GKaaY#.ip70yRrrl

(2) : https://www.aides.org/communique/deletegrindr-aides-appelle-au-boycott-de-grindr-lapplication-qui-transmet-des-tiers-le

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