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EUROGIN 2017 : Dépister HPV sur les urines : mieux accepté, et plus efficace !

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Source: univadis.fr

Le dépistage d’une infection HPV se fait classiquement par frottis, un test que certaines femmes évitent, ce qui diminue l’efficacité du dépistage. Une alternative semble exister avec les tests urinaires, non-invasifs par définition.

Encore faut-il qu’il y ait de l’HPV et donc des cellules épithéliales desquamées dans l’échantillon analysé. Ces cellules desquamées sont toujours présentes dans le premier jet urinaire chez la femme car les sécrétions vaginales dans lesquelles se trouvent de nombreuses cellules desquamées (vaginales voire cervicales) s’accumulent au bord des petites lèvres et autour de l’urètre. C’est donc impérativement ce premier jet qu’il faut recueillir sans avoir nettoyé la zone avant le prélèvement. Correctement réalisé, le test urinaire est au moins aussi fiable que le frottis.

 La PCR « à domicile »

Reste à savoir ce qu’il en est au quotidien, et plus particulièrement lorsque le prélèvement est réalisé par la patiente elle-même à son domicile. C’est ce qu’a proposé une équipe de Brest avec l’étude PapU29 qui a invité entre 2008 et 2010 par courrier 15471 femmes âgées de 25 à 60 ans à réaliser un frottis classique (avec le suivi adéquat en cas de résultat positif ou un suivi à trois ans en cas de résultat négatif). Celles ayant refusé cette méthode se voyaient proposer un test urinaire développé par l’équipe du CHRU de Brest consistant en une PCR et un génotypage du virus HPV. En cas de résultat positif, un frottis classique était effectué ; pour les autres, un suivi à trois ans était recommandé.

Environ une femme sur trois l’accepte

Les femmes ayant accepté le test urinaire étaient bien plus nombreuses que celles ayant accepté le test cytologique (31,9 % contre 3,73 %, p < 0,001). Au total, 3 115 femmes volontaires pour le test urinaire ont reçu un kit de prélèvement d’urines. On retrouve une tendance non significative à une détection plus fréquente d’anomalies dans le groupe test urinaire (6,31 % contre 4,11 %, p=0.078). Les tests urinaires ont été positifs pour le HPV dans 24% des cas, avec lors du frottis consécutif 13 patientes au stade CIN 2-3 dont un adénocarcinome et un cancer épidermoïde, ce qui représente 2 cas pour 3115 femmes dépistées (0,06%). Il est remarquable de constater aussi que la charge virale urinaire est liée à la sévérité des lésions.

Enfin, le suivi à 5 ans a montré l’absence de lésions CIN 2+ chez les femmes HPV- et un cas chez les femmes HPV+ sans lésions au départ. Ces résultats incitent les auteurs à proposer un test de dépistage urinaire systématique, vérifié ensuite tous les 5 ans.

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