S’appuyant sur une série de 29 patients, publiée le 25 avril dans les « Annals of Internal Medicine », le système de report des événements indésirables (FAERS) de l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) met en garde contre le risque de réactivations de virus de l’hépatite B (VHB) suite à un traitement par des antiviraux à action directe contre l’hépatite C (VHC), chez des patients coïnfectés VHC-VHB.
Des signalements avaient déjà été faits au cours de l’année 2016, ce qui avait conduit le comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) à demander la mise à jour des résumés des caractéristiques du produit des antiviraux d’action directe indiqués dans le traitement de l’hépatite C.
Une prise en charge parfois retardée
Les 29 cas publiés cette semaine ont été signalés à l’agence américaine entre le 22 novembre 2013 et le 15 octobre 2016. Lors de l’initiation du traitement par antiviral à action directe, 9 patients avaient une charge virale détectable pour le VHB, l’antigène de surface du VHB (HBsAg) était par ailleurs détectable chez 7 patients sans charge virale, et 3 patients n’avaient ni charge virale, ni HBsAG détectable. Ces informations étaient manquantes chez les 10 autres patients, faute de tests pratiqués ou interprétables. Une situation « problématique » pour les auteurs.
Ces derniers s’étonnent par ailleurs que, en dépit de la connaissance d’une charge virale lors du début du traitement, un retard du diagnostic et de la prise en charge de l’infection par le VHB est avéré dans 7 cas et suspecté dans 7 autres. C’est notamment ce qui est arrivé aux 3 patients chez qui les conséquences ont été les plus sévères : 2 décès et une transplantation hépatique.
La FDA estime que les patients ayant des antécédents d’infection par le VHB doivent faire l’objet d’une surveillance renforcée, avec un test systématique de la charge virale, lors de l’initiation d’un des nouveaux traitements oraux contre le VHC. Elle précise aussi que des études sont nécessaires pour identifier les facteurs de risque.
Sources : lequotidiendumedecin.fr