Actions Traitements a confié à Plein Sens, dans le cadre d’un projet de recherche-action financé par la Direction Générale de la Santé (DGS), la réalisation d’une étude qualitative sur l’expérience vécue de la prise de médicaments chez des personnes polymédiquées, traitées pour le VIH ou d’autres pathologies.
Prendre des médicaments chaque jour, pendant un grand nombre années, n’est pas anodin et expose de fait ceux qui les prennent à un risque, que l’on appelle en terme savant « risque iatrogénique médicamenteux ». Or, on peut distinguer plusieurs types de risques derrière ce terme générique : celui induit par le pharmakon (le médicament est à la fois remède et poison), le risque idiosyncratique et allergique qui « ne s’explique pas », le risque lié à la non observance du traitement, enfin le risque lié à aux interactions entre différents médicaments lorsqu’ils sont pris de façon concomitante. La très grande majorité des études sur ce sujet ont été faites auprès des personnes âgées, plus exposées à ce risque en raison d’une plus forte prévalence de pathologies chroniques, parce que le vieillissement fait évoluer la sensibilité aux médicaments, une prévalence de polypathologies qui induit une polymédication, enfin dans certains cas des troubles cognitifs qui peuvent interférer avec la prise de traitements.
Il nous semblait donc intéressant pour cette recherche de changer d’approche, considérant que les risques liés à la polymédication pouvaient être étudiés de façon pertinente pour des tranches d’âge plus jeunes. Ainsi, nous avons interrogé une cinquantaine de patients de 48 à 74 ans (âge médian de 62 ans) et prenant de façon quotidienne plus de 3 médicaments pour au moins deux pathologies chroniques différentes. Presque la moitié de l’échantillon était constitué de PVVIH (23/50) et l’autre moitié de personnes souffrant d’autres pathologies chroniques.
Quelle expérience ont-ils de cette prise de médicaments, quelles sont leurs perceptions, leurs représentations et comportements d’adaptation face à la nécessité de prendre plusieurs traitements en même temps ?
L’enjeu est pour nous, association de patients, de mieux comprendre ces perceptions afin de voir comment et jusqu’où la nécessité de faire une sensibilisation au risque iatrogénique médicamenteux se pose-t-elle ? Nous vous invitons donc à découvrir les résultats de cette étude en ligne et de partager ces résultats avec tous ceux intéressés par ce sujet, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’accompagnement de PVVIH seniors dont une partie est aujourd’hui est déjà dans la contrainte de prendre plusieurs traitements en même temps. Bonne lecture !